

UBU ROI
D'après Alfred Jarry
Mise en scène : Didier CHAPPEE
Assisté de : Mirita MERCKAERT-RIBEIRO
Père Ubu : Ludovic Lecointe
Mère Ubu : Isabelle Sylla
Capitaine Bordure : Josy Gotin
Le
Roi Venceslas : Delphine Smulski
La
Reine Rosemonde : Brigitte Mesnier
Mathias de
Koenigsberg : Marc BOURDON
Bougrelas : Valérie Guillain
Le messager, le spectre, le greffier,
Michel Fédérovitch : Marc BOURDON
Les Conjurés et soldats : Aïsha Ferhat, Marie-Céline Hincelin,
Frédérique Lesage, Angélique Maton.
Les paysans : Aïsha Ferhat, Marie-Paule Leclercq.
Le Peuple, les nobles, magistrats et financiers : Aïsha Ferhat,
Marie-Céline Hincelin, Frédérique Lesage, Angélique Maton.
Les conseillers : Marie-Céline Hincelin, Delphine Smulski.
Partisans du Père Ubu et équipage : Marc
BOURDON, Aïsha Ferhat, Brigitte Mesnier.
Le Commandant : Marie-Céline Hincelin.
Souffleuses : Virginie Mallart & Elisabeth Barbier.
Assistance technique :
- Dominique DURVIN, Théâtre de la Basoche
- La troupe du Lézard Décadent
DISCOURS D'ALFRED JARRY
Prononcé à la première représentation d'"UBU ROI" au théâtre de
l'Oeuvre, le 10 Décembre 1896.
C'est pourquoi vous serez libres de voir en M. Ubu les multiples
allusions que vous voudrez, ou un simple fantoche, la déformation par
un potache d'un de ses professeurs qui représentait pour lui tout le
grotesque qui fut au monde.
Il a plu à quelques acteurs de se faire pour deux soirées impersonnels
et de jouer enfermés dans un masque, afin d'être bien exactement
l'homme intérieur et l'âme des grandes marionnettes que vous allez
voir. La pièce ayant été montée hâtivement et surtout avec un peu de
bonne volonté, Ubu n'a pas eu le temps d'avoir son masque véritable,
d'ailleurs très incommode à porter, et ses comparses seront comme lui
décorés plutôt d'approximations. Il était très important que nous
eussions pour être tout à fait marionnettes, une musique de foire, et
l'orchestration était distribuée à des cuivres, gongs et trompettes
marines, que le temps a manqué pour réunir.
Nous allons passer avec trois actes qui sont sus et deux qui sont sus
aussi grâce à quelques coupures. J'ai fait toutes les coupures qui ont
été agréables aux acteurs (même de plusieurs passages indispensables au
sens de la pièce) et j'ai maintenu pour eux des scènes que j'aurais
volontiers coupées.
Les trois premiers actes du moins et les dernières scènes seront joués
intégralement tels qu'ils ont été écrits.
Nous aurons d'ailleurs un décor parfaitement exact, car de même qu'il
est un procédé facile pour situer une pièce dans l'Eternité, à savoir
de faire par exemple tirer en l'an mille et tant des coups de révolver,
vous verrez des portes s'ouvrir sur des plaines de neige sous un ciel
bleu, des cheminées garnies de pendules se fendre afin de servir de
portes, et des palmiers verdir au pied des lits, pour que les broutent
de petits éléphants perchés sur des étagères.
Quant à notre orchestre qui manque, on n'en regrettera que l'intensité
et le timbre, divers pianos et timbales exécutant les thèmes d'Ubu
derrière la coulisse.
Quant à l'action, qui va commencer, elle se passe en Pologne,
c'est-à-dire : Nulle Part.